Twilight Chapitre 2 : tentation
Assister à une projection de Twilight 2 relève plus de l'expérience
scientifique que du cinéma. Dans une salle comble composée à 95% de personnes
de sexe féminin et de 5% de personnes se demandant ce qu'elles font là, "T2"
est une opportunité formidable pour casser quelques préjugés sur les personnes
du beau sexe.
- Idée reçue n°1 : les femmes ne s'intéressent à pas au
physique.
Test n°1 : le héros, démarche chaloupée et regard de braise, s'avance
au ralenti vers l'écran. Réaction de la salle "Oooooh....hey tu as vu ses yeux
?". 5% de rires contenus enregistrés.
Test n°2 : le héros n°2 n'ayant pas peur du froid enlève son T-shirt
moulant pour éponger le front ensanglanté de l'héroïne. Réaction de la salle
aux abdominaux exposés sur grand écran: "Aaaaah ! Ha la la la vache!". On
note après ce test une augmentation de 5% des abonnements aux salles de
gym.
Test n°3 : le héros n°1 se voit lui aussi obligé de se trimballer torse
nu, pour les besoins évidents de l'histoire. La pression et la tension dans
l'auditoire est telle que le simple pet d'une mouche aurait suffit à faire
exploser la salle. On relève que 5% des personnes présentes ont un pic
d'inattention à ce moment précis.
Les tests le prouvent : les femmes s'intéressent au physique. Par le
théorème de Chasles on peut donc déduire le paradigme suivant : les femmes
ne sont pas des symboles de vertue. Démonstration : les femmes nous disent
qu'elles ne s'intéressent pas au physique, les tests 1,2 et 3 ont démontré le
contraire. On peut donc en conclure que les femmes mentent (à l'eau ?). Dire la
vérité étant une condition sine qua non pour l'obtention du statut "personne
vertueuse", les femmes ne sont donc pas vertueuses. Fin de la démonstration qui
montre encore la toute puissance du raisonnement mathématique.
- Idée reçue n°2: Les femmes conduisent plus prudemment que les hommes.
Autant que je sache la seule personne à se gaufrer en moto dans le film est
l'héroïne. Et en plus elle ne portait pas de casque ! Et à la fin de
l'histoire elle doit dépasser les limites de vitesse pour "sauver" son
compagnon, ce que la loi prohibe tout simplement (la vitesse, pas le
compagnon).
- Idée reçue n°3 : Les femmes sont matures plus jeunes que les hommes.
Certes l'héroïne est sans doute l'exception qui confirme la règle, car elle ne
fait que des co...
Conclusion : T2 est le film que vous devez absolument voir si vous avez 12
ans, des couettes et que le petit Timmy du cours de chimie vous semble de plus
en plus intéressant ces derniers temps.
L'imaginarium du docteur Parnassus
Terry Gilliam est moitié animateur, moitié réalisateur, moitié Monty Python.
Oui il a 3 moitiés ce qui est hautement improbable mais si on ajoute sa femme
il en est à 4, de quoi devenir à moitié fou, et on arrive à 5. Soit 2,5
personnes dans un seul corps. En tout cas ce n'est pas le réalisateur le plus
chanceux du monde, ses tournages étant souvent victimes de catastrophes. Le
plus célèbre étant sans doute celui le film sur Don Quichotte, avec Jean
Rochefort dans le rôle titre et Johnny Depp, qu'il n'a jamais pu terminer à
force de coups durs. Un documentaire sur ce tournage apocalyptique a même été
réalisé "Lost in la mancha". Pour l'imaginarium ce n'est pas moins que la tête
d'affiche de son film , Heath Ledger alors en pleine gloire grâce à son
interprétation du Joker dans le dernier Batman, qui trouve la mort pendant le
tournage. Gilliam a su finir le film en lui trouvant des remplaçants de choix
et en les intégrants parfaitement à l'histoire (qui, il est vrai, s'y prêtait
bien), mais le film reste d'abord célèbre pour cette raison alors qu'il mérite
amplement qu'on s'y attarde pour sa simple valeur cinématographique. Une
histoire folle dans des décors baroques et des personnages au diapason,
L'imaginarium est "Gilliamien" jusqu'au bout des ongles même si ça ne m'empêche
pas d'apporter une fraîcheur bienvenue dans le paysage cinématographique
actuel, encore trop souvent balisé par les majors.
La route
La route est un film qui vous fera sans doute autant sourire qu'un reportage
sur la Shoah le mercredi soir sur Arte. A vous rendre dépressif en moins de
deux, le film est à ranger dans le top 50 des films qui font pleurer, pas loin
derrière le champion "Le tombeau des luciolles" avec lequel il partage
certaines similitudes (en dehors de ses capacités lacrimales). Esthétique
travaillée, acteurs impliqués, un film efficace mais très très dur.
Astro Boy
Le père d'Astro Boy est Osamu Tezuka (1928-1989), un auteur de manga japonais
considéré comme le père spirituel de la bande dessinée japonaise et qui à
travers ses oeuvres inspire encore et toujours les auteurs d'aujourd'hui. Au
rang de ses créations on compte le Roi Leo (dont Disney a largement puisé, pour
ne pas dire plus, son inspiration pour son Roi Lion), Black Jack, les 3
Adolphes et donc Astro Boy ici présent, réalisé par la même équipe
Sino-Américaine d'Imagi qui nous avait déjà valu le très sympathique Tortues
Ninjas. D'ailleurs il est intéressant de remarquer à quel point Tezuka n'a pas
inspiré que ses collègues japonais mais aussi les américains. Si ceux-ci
adaptent donc souvent ses oeuvres. l'inverse semble d'une certaine manière
également vrai : Tesuka aurait déclaré que les grands yeux
caractéristiques de ses personnages sont en fait un hommage au Mickey de Disney
dont il était un grand fan. Il a pu dire ça pour être poli, mais ce qui est sûr
c'est l'histoire selon laquelle les magakas dessinent des grands yeux à leurs
personnages pour se moquer des occidentaux est une belle légende urbaine,
l'initiateur de ce style étant Tezuka.
A l'heure où j'écris ces lignes Astro n'a pas rencontré son public en salle, et
c'est bien dommage car Imagi nous offre une fois encore une très belle copie.
Si l'histoire s'écarte un peu de l'originale, elle est suffisamment mature pour
plaire au plus grands et comporte son lot de scènes comiques et spectaculaires
pour les plus petits (certains passages son quand même assez tristes voire durs
pour les plus jeunes, le thème de la mort et du deuil sont souvent évoqués).
Sans être particulièrement originale l'histoire se laisse suivre. Elle
s'accompagne d'une réalisation de très bonne facture. Comme sur TMHT on
n'atteint pas la qualité d'un Pixar mais la plupart du temps le film est d'une
facture visuelle d'une grande classe. A ce niveau la plus belle réussite
provient sans doute des décors qui bien qu'en 3D comme le reste ont un rendu
visuel plus proche de la peinture. Rien à voir avec du cel-shading mais plutôt
un sens de l'esthétique qui rappelle les plus belles matte paintings du temps
où les effets spéciaux étaient faits à la main. Souhaitons un beau succès en
vidéo à Astro car il le mérite vraiment.
Avatar
Avatarte à la crème, avatarta gueule à la récré, costard cravatar, avatardise,
avatarama au saumon, Bavataroise au chocloat, A va tard au boulot, avatôt,
avatarre, batavar (version néerlandaise). Oui tout a été dit, tous les jeux de
mots ont déjà été faits sur ce film mais pour moi il reste avant tout une
déception. Oh il est loin d'être mauvais, certes, ça reste du grand
divertissement mais :
- Tout est dans la bande annonce ou presque
- Tout est archi prévisible
- C'est bien fait, ça a demandé une quantité de travail énorme mais ce n'est
pas photo réaliste, pas encore.
- L'histoire est honteusement pompée de multiples références. On retrouve
entre autre l'idée de Gaïa de Final Fantasy, le rapport à la nature de
Princesse Mononoké, les Mechs de Matrix Revolutions (et d'aliens 2...), une
bonne partie du final celui-ci, le principe de connexion à l'avatar rappelle
également le "jack-in" du film des frères Wachowsky. J'en passe et des
meilleurs, Cameron mange à tous les râteliers y compris son propre
cinéma.
S'il s'agit d'une avancée technologique c'est loin d'être une révolution et
le scénario ne parvenant pas à convaincre on est loin du coup d'éclat annoncé.
Reste la maîtrise de Cameron pour nous servir un blockbuster efficace.
Bliss
Pour sa 1ère réalisation Drew Barrymore propose une sorte d'autobiographie
revue et corrigée. Difficile en effet de ne pas faire le lien entre cette ado
trainée par sa mère aux concours de beauté et qui tente de se rebeller et
l'enfant star qui a 4 ans jouait un des premiers rôles dans l'E.T de Steven
Spielberg. Sans être l'Avatar de la comédie, Bliss est assurément la bonne
surprise de ce début d'année : drôle du début à la fin, un casting idéal
et impliqué, la bonne dose d'esprit destroy de sa réalisatrice et une
esthétique très travaillée sortie tout droit des 70's pour un film se déroulant
de nos jours, mais qui sied parfaitement à l'ambiance générale. Une réussite à
ne pas manquer !
Une petite zone de turbulences
Michel Blanc fait parti de ces merveilles de la nature tout droit sorties de
l'imaginaire d'un romancier : les geysers, les ornithorynques, les plantes
carnivores...Sa particularité à lui est de, comme Benjamin Button, de rajeunir
en vieillissant. Non mais avouez que dans les bronzés vous lui donniez
volontiers l'âge qu'il a aujourd'hui ! Ce film au titre bien trop long
pour que je le réécrive est tout à fait paradoxal car tout ce qui se passe à
l'écran ou presque est proche du drame, pourtant on ne peut s'empêcher de rire
en culpabilisant. Cet humour noir fait qu'il se distingue de la plupart des
films d'humour français sortant actuellement car il est finalement plus fin
qu'il n'y paraît. Et en parlant de fin la sienne évite le rituel happy-end pour
offrir une bonne dose d'amertume. Pas inoubliable mais bien fait et
efficace.
Merci à allocine pour les
images