Comme les neuf doigts de la main !

Eh oui mes petits zamis ça valait (de trèfle) le coup d'attendre car il vous faudra bien 15 minutes pour lire tout ça ! Et si vous mettez moins de temps c'est que vous avez lu trop vite alors recommencez !

Commencons pas Australia :

Australia

C'est moche ! C'est triste à dire mais c'est un peu l'impression qu'Australia m'a laissé...Le très baroqueux Baz Luhrmann n'a peut-être pas un style qui se prête aux grandes scènes extérieures, mais malheureusement il use et abuse des effets spéciaux, des filtres de couleurs et autre gadgets visuels pour une vaine tentative de glorification de son pays, ce qui est idiot car la grandeur et la beauté naturelle des paysages australiens se suffisent à eux même. En dehors de cela le film renoue avec le film d'aventure de la belle époque, mais il accumule un peu trop les clichés et les scènes improbables (liées à une certaine forme de mysticisme fantastique pas forcément bienvenu...). Qui plus est le film est trop long, il y a deux histoires et demies dans le film, une seule aurait suffit.
Globalement on passe tout de même un bon moment, et il sera le futur blockbuster des rediffusions de film familiaux des vacances de pâques ou de Noël, mais pour un film qui se veut le porte étendard de tout un pays on était en droit de s'attendre à beaucoup mieux !

The Spirit ( qui n'est pas White ce coup ci !)

The spirit

La crainte qu'on pouvait avoir après avoir vu le premier teaser du Spirit était qu'on se retrouve avec un Sin City bis. Enfin crainte, pas vraiment car du Sin City on en redemande ;), mais on avait surtout peur que Miller n'arrive pas à se détacher de ce style. Heureusement visuellement il arrive à trouver son identité propre.
The Spirit, vous aimerez ou vous détesterez, car il a les qualités de ses défauts. Bien moins noir que Sin City, il nous transporte souvent dans des gags visuels digne de Tex Avery. Ce ton parodique détonne parfois avec ce héros qu'on attendait plus sombre, l'ambiance étant quand même très "film noir". Certes parfois Franck Miller retrouve de temps à autre cette atmosphère, mais pour mieux la perdre ensuite. Il y a en fait un manque de maturité notable de Miller en tant que réalisateur, ce qui n'engendre pas que des défauts (les idées fusent !), mais par exemple au niveau temporel il peine à trouver un vrai rythme (une pellicule n'est pas une case de comic !). Alors on se balade au milieu d'une foule d'idées toutes très farfelues, de décors tantôt magnifiques tantôt très laids, avec des personnages féminins très féminins, dans un imbroglio pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie, ou un profond rejet (c'est le risque). Miller n'est pas Rodriguez ou Snyder, il doit encore apprendre certaines choses, mais quand il aura appris il se pourrait bien qu'il révolutionne le cinéma comme il a jadis révolutionné le comic book !

Sept Vies

Sept Vies

Après les neuf doigts de la main les 7 doigts de pieds. Logique. Alors le film : Bouhouhou c'est super triste :'(. Voilà je peux difficilement en dire plus sans spoiler l'histoire qui perdrait beaucoup de son intérêt. Après analyse ce qu'on peut remarquer c'est que la différence entre un film dramatique de Will Smith et un blockbuster de Will Smith c'est le nombre de personnes qu'il sauve, 7 ici pour le petit drame low cost, la Terre entière en général dans les "divertissements calibrés". Mais Smith le fait toujours avec classe ! Notez que ce film marque les retrouvailles entre Will et Rosario Dawson (pas creek, mais vue dans Alexandre, Boulevard de la mort et Sin City), après Men In Black 2 !

Slumdog Millionaire

slumdog millionaire

Très bon film, mais rien qui ne justifie une telle pluie d'oscars, The Dark Knigth ou Benjamin Button auraient pu (du ?) lui en voler deux ou trois, ne seraient-ce que techniques. Et de là à lui donner l'oscar suprême...C'est à mon avis injustifié.

Yes Man

Yes Man

Un très bon Jim Carrey et un film qui vous donnera envie de vous remuer ! Jim est plus sobre qu'avant mais aussi plus efficace. On aimerait le revoir dans d'autre rôle plus sérieux comme il l'avait brillamment fait avec le Numéro 23 récemment. Une bouffée d'oxygène dans une période cinématographique plutôt portée sur les drames !

L'étrange histoire de Benjamin Button

Benjamin Button

Fincher adapte de nouveau un roman, après Fight Club, Zodiac...Techniquement sobre mais impressionnant, le gros défaut du film est en fait l'histoire en elle même qui est plutôt fade, ça sonne creux, ça ne débouche sur rien ou pas grand chose. Mais le film comporte sans aucun doute plusieurs niveaux de lecture, et en cela il se distingue d'un Slumdog qui est plus brut de fonderie. Ce qui ne veut pas dire que je lui aurais donné l'oscar pour autant (peu d'excellents films en 2008, mais beaucoup de très bons).Formellement parfait donc, la limite vient peut-être du bouquin dont il est adapté, mais dans tous les cas c'est un film de grande qualité.

The Wrestler (de se coucher)

Wrestler

C'est très bien, mais un peu vain, stérile. L'histoire est touchante certes, bien interprétée, mais elle débouche (évier) sur quoi ? Ça n'apporte ni réponse ni question et c'est ce qui est le plus frustrant, il ne restera pas grand chose du film après la projection. Mais Mickey Rourke n'aurait pas volé un oscar !

Push

Push

Enfin un film de super héros avec des héros qui n'en sont pas, car les protagonistes agissent bien égoïstement, pas tellement pour faire de la Terre un monde meilleur mais pour améliorer leur quotidien. Sans doute un peu sous-estimé lors de sa sortie, le film est très sympa et a de bonnes idées. Il lui manque un peu de budget pour les effets spéciaux et un peu plus d'ampleur, d'envergure et de charisme pour réellement sortir du lot, mais il n'est pas honteux ! Parfait pour un après midi entre potes ! Fait amusant le casting est constitué quasiment à 100% de semi-vedette, de seconds rôles connus. Le héros est la torche des 4 fantastiques, son nemesis Djimoun Hounsou a fait les beaux jours de Gladiator et Blood Diamond, Dakota Fanning est la jeune actrice qui a remplacé Haley Joel Osment dans le coeur des producteurs de film employant des gamins précocement talentueux (la guerre des mondes), et la pinup de service est Camilla Belle, rien à voir avec celle du Prince de Galles, qui est mondialement connue pour avoir dit "Sorry, I just want a nespresso" a qui vous savez. Bon elle a aussi joué dans 10 000, mais qui s'en soucie ? Allez respirez fort car on va finir par du très lourd !

Watchmen

Watchmen

D'abord si ce n'est pas encore fait courez chez votre marchand de comics pour aller acheter l'intégrale de Watchmen, seulement 15€ pour 400 pages de qualité, vous ne le regretterez pas. Après cette divine lecture, du genre de celles qui marquent vraiment le lecteur, vous comprendrez pourquoi Watchmen est quasiment inadaptable (de jardin) au cinéma. Long, riche en personnages, en intrigues, cette complexité au service de l'histoire a en effet toute les chances de passer à la trappe lors du passage à la pellicule, transformant le diamant en quartz. Car ce qu'il faut retenir de Watchmen ce n'est pas l'action finalement assez pauvre, c'est son propos, terriblement d'actualité bien que se situant il y a plus de deux décennies déjà.

Donc voilà Watchmen est sorti, c'est Zack Snyder qui s'y colle après un 300 réussi, mais bien plus simple à adapter tout de même. Allons y franco, on peut le dire, c'est une adaptation réussie, pas parfaite mais réussie. Il faudra sans doute attendre la version longue à paraître en DVD et Blu-Ray pour se forger un avis final, mais voilà déjà ce qu'on peut déjà en dire :

  • Le casting est très bon, le comédien et Rorschach sont parfaits, le hibou aussi mais un peu jeune, Sallie manque un poil de fermeté (au niveau du caractère, pas du cuissot) par rapport à l'originale. Les deux mini déceptions sont pour Ozymandias, un peu fadasse, pas assez ressemblant physiquement parlant et le Dr Manhattan auquel il manque peu de choses, mais c'est un rôle extrêmement compliqué.
  • En dehors de la ressemblance physique l'interprétation est plutôt bonne, à part de deux ou trois moments où ça part en sucette, où ils ne sont plus dans le ton.
  • Visuellement le travail est important, un soin particulier semble avoir été porté aux textures. Là encore hormis deux ou trois moments de laisser aller c'est du bon boulot.
  • La bande son est de très bonne facture, mais malheureusement l'excellent The Beginning Is the End Is the Beginning, des Smashing Pumpkins, qui figurait sur le premier trailer est absent...De même que le très bon Take a Bow de Muse.
  • Maintenant passons on contenu scénaristique. Le film est très proche du comic, il ne s'en écarte que très rarement. La fin est légèrement différente, pas de quoi bouleverser le récit, c'est d'ailleurs sans doute parce qu'ils n'ont pas eu le temps nécessaire pour mettre toutes les histoires du comic qu'ils ont du procéder à ce changement. Donc grosso modo on peut dire que c'est bon, c'est ça ! Néanmoins quelques petits points peuvent chagriner : Le film a beau être long (2h45), il est court par rapport au comics (à la louche 5 bonnes heures de lecture), et les coupes qui ont du être faites ne nous font que partiellement survoler la richesse du bouquin. Le deuxième problème de ces coupes est que tout va très vite, les personnes ne connaissant pas du tout l'histoire risquent d'être un peu perdues ou pire de passer à côté du message, de tout l'esprit critique de ce "roman graphique". Mais là encore la version ciné n'est qu'un aperçu du montage final (oui 9€, 2h45 de film et vous n'avez fait qu'effleurer le sujet !), on peut donc espérer plus d'approfondissement dans la version longue. Enfin petit regret personnel le passage de Dr Manhattan sur Mars, qui est une merveille de "poésie blasée" ou "poésie apathique" dans le livre, se permet ici de réécrire le passage et le point de vue du père du Dr Manhattan, ce qui est un changement très important dans la construction du personnage. Ma préférence va sans nul doute là encore à l'original.


Watchmen Sallie Au final Watchmen est une petite prouesse car c'est une adaptation réussie d'une œuvre présumée inadaptable, même si pas à 100% convaincante (comme 300 en son temps d'ailleurs !). C'est peut-être le problème des adaptations filmiques de certains comics, les changements, aussi microscopiques soient-ils, peuvent détruire une cohérence chèrement acquise sur le papier, et une version cinématographique ne sera toujours au final que la lecture du roman par le réalisateur, son point de vue pouvant différer du notre par tous ce que l'imagination peut créer pour remplir les espaces entre les cases de nos bandes dessinées adorées.

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