Faire ami ami avec le Vice
Par CM3138-GANDI le jeudi 17 août 2006, 19:16 - Cinéma - Lien permanent
Alors attention attention, voici la critique de Miami Vice, et contrairement à
ce que vous avez pu lire ailleurs, je ne serais pas dithyrambique, non non non.
Pas de langue de bois sur jamiroquai.fr ! Le film est une grosse déception
!
Comme vous le savez peut-être déjà, le film a été entièrement tourné avec une
caméra numérique haute définition de chez Sony. Comme Star Wars I,II et III ou
presque. Il paraît qu'on obtient des très belles prises de vue de nuit avec, et
puis plus de pellicule, donc gain de temps et d'argent. En pratique on a une
image super bruitée, avec un rendu pseudo réaliste façon reportage télé. Sur
les plans fixes ca passe, mais sur les travellings tout devient flou de chez
flou, avec un rendu digne du caméscope à 300 € qu'Oncle Barnabé a déniché chez
Outiror. Et franchement quand on voit l'image hyper méga léchée de Heat du même
Michael Mann (créateur de la série Miami Vice qui plus est), on a le droit
d'être déçu.
Autre problème du film, on s'ennuie quand même un peu beaucoup. Il y a peu
d'action, comme dans Heat pour continuer la comparaison, mais là où Heat nous
proposait des personnages interessants et profonds, ici il n'y a qu'une vague
histoire qui se déroule sous nos yeux, où les protagonistes n'arrêtent pas de
se la jouer "genre", de se la péter, et on finit par se désinterresser
complétement de ce qui peut leur arriver.
Par moment on a le droit a de courtes séquences de pure violence pour nous
réveiller, mais on retombe vite dans la torpeur. Et si ces effets sont
efficaces, ils sont aussi très faciles et déjà vus.
Parlons un peu des acteurs : Si Jamie Foxx assure tranquilement son rôle
en proposant un jeu sobre et perfaitement dans le ton, Captain Igloo Farrell
est lui à côté de la plaque. Déjà il a un look façon modern talking
, mais
en pire. Entre ses moustaches de YMCA, ses cheveux crados et son double menton
pour cause d'alcoolisme prononcé, il gagne le pompom de guignol de l'année.
S'il avait eu des couettes ça aurait pu le sauver, mais là non. Et puis faut
l'entendre parler, façon Sauron dans le Seigneur des Anneaux, mais avec des
siècles à pomper clopes sur clopes. Je crois qu'on peut dire qu'il fait assez
"cliché". Et dire qu'il était parfait dans Minority Report.
Non seulement son personnage est nul, mais en plus il prend largement le pas
sur celui de Foxx (ouais pas de bol), avec une histoire d'amour à deux balles
avec Gong Li. Comme celle-ci ne me suscite aucun émoi, ça n'arrange rien :(
.
La dernière fusillade sauve un peu le tout, mais elle aussi est déjà vue
(prennez Heat (montage, son) et Natural Born Killers (image), secouez le tout
et pouf).
Donc voilà c'est ballot, mais entre les tics de réalisation (Mann parodiant
Mann), l'image donnant mal au crane, l'histoire soporifique, et les personnages
stéréotypés on peut dire que le film rate le coche. C'est d'autant plus dommage
qu'il avait tout pour être une réussite.
Note sur Michael Mann : Le réalisateur a fait tellement de chef d'oeuvres qu'il ne faudrait pas le conspuer pour son dernier métrage. Liste non exhaustive de ses précédentes réalisations :
- Le Sixième Sens (le premier film mettant en scène Hannibal Lecter !)
- Le dernier des Mohicans
- Heat (avec Natalie Portman, si si)
- Révélations (Russell Crowe, Al Pacino)
- Ali (Will Smith)
- Collateral (Avec Jamie Foxx et Tom Cruize le Hobbit)
PS : la prochaine fois je fais des efforts sur la rédaction, promis.