Va jouer à la Marvel
Par CM3138-GANDI le samedi 29 octobre 2011, 15:41 - Cinéma - Lien permanent
Pour reprendre une vieille tradition: les titres auxquels vous avez failli
échapper :-)
D'ici comme Ickx
A la coupe de l'America, quand la Lantern passe au Green tu aurais Thor ne pas
enclencher la First Class
La lanterne verte le Captain America quatre doigts
Cette année a été riche en adaptation de comics, très riche, digne un régime
alimentaire de préparation à Mr Olympia. Mais cet euromillion de la BD
américaine appelle-t-il un digestif ou une cuillière de bicarbonate ?
Voyons dans l'ordre d'arrivée chacun des participants avant de digresser sur le
passé le présent et l'avenir des adaptations de comics.
Thor
Le super héros préféré des Claudettes, Thor n'est pas très connu chez nous,
en tout cas en tant que Comic. Incarné impeccablement à l'écran par Chris
Hemsworth, dont on se rappelle la superbe performance dans...attendez...ça va
me revenir...bon passons. Diéfié Chris s'en sort donc magnifiquement: charisme,
humour, physique taillé à la faucille et au marteau. A côté de lui on a Mr
Antony Hopkins en patriarche et un Loki qui malgré tout le bien qu'on en dit
m'a semblé un peu transparent en tant que "bad guy". Enfin côté casting féminin
il y a Natalie Portman dans une performance à mi-chemin entre la revanche des
Sith et Black Swan...Mais c'est Natalie Portman, alors peu importe.
Tout ce petit monde est réuni sous la caméra de Kenneth Branagh, un homme plus
habitué aux récits de Shakespeare qu'à ceux de Jack Kirby. C'est donc
normalement un gage de qualité puisqu'on s'attend forcément à des personnages
avec plus d'épaisseur (et je ne parle pas de muscles). En pratique ce n'est pas
flagrant, ce qui ne veut pourtant pas dire que le film soit mauvais, loin de
là.
La grande réussite de ce Thor c'est son humour. Le personnage haut en couleur
qu'est Thor arrivant sur Terre comme un éléphant dans un magasin de porcelaine
est impayable et on se marre inévitablement en suivant ce mélange de rock star
et de tête couronnée. A côté de ça les scènes d'action sont sans surprise,
l'esthétique des scènes dans le royaume des Dieux est...discutable, les effets
spéciaux sont (un peu trop) ordinaires et la seule qualité de la 3D est qu'elle
ne fait pas trop mal aux yeux. On sort néanmoins de la salle en ayant passé un
bon moment et c'est bien bien ce qu'on demande à ce genre de film en
priorité.
Xmen : First Class
Prenez à la production le réalisateur des deux premiers XMen (aussi
producteur de DrHouse en passant), mettez à la réalisation l'homme qui a fait
le brillant Kick Ass et là vous vous dites : ça doit le faire.Et en effet
ça le fait, mais...Ca aurait pu être mieux.
Avant de nous attaquer aux petits points qui font tâches parlons des points
forts : le film commence sur la même scène que le premier Xmen, qui reste
une des meilleurs scènes jamais faite pour un film Xmen, car elle annonçait
clairement la couleur : je suis un film tiré d'une bande dessinée mais
prenez moi quand même au sérieux. Et dix ans après vient la suite directe de
cette scène, que nous ne pouvions jusque là qu'imaginer, grâce à la magie du
cinéma. Quelle belle entrée en matière !
A partir de là le film surfe sur un fond historique de guerre froide et sur la
création de la première team d'X-Men. Et là se trouve certainement un des
points forts du film : la psychologie des personnages, savoir par quoi ils
sont passés pour en arriver ce qu'on connait déjà dans les précédents Xmen. Et
il faut avouer que les deux protagonistes principaux, James McAvoy (vu dans
Wanted) en professeur Xavier et
surtout Michael Fassbender (300,
Inglorious Bastard) en Magneto (Serge !) qui prouve qu'il est l'un des
futurs grands sur qui compter. Enfin Kevin Bacon apporte sa démesure à un Über
méchant comme on les aime tant. Un méchant très James Bondien j'ai envie de
dire (il se déplace à bord de son sous marin personnel), un peu à l'image du
film d'ailleurs qui avec son ambiance sixties et son côté grandiloquent nous
rappellera les meilleurs Sean connery.
Parlons, un peu, de ce qui fâche, un peu...Premier point la première
"promo" : la plupart des mutants sont anti charismatiques, certains
sortent tout droit d'Harry Potter et le plus potentiellement sympa d'entre eux
se fait zigouiller bien rapidement. Et si Mystic est correcte the Beast est
ridicule. Ensuite on a beau avoir une débauche de pouvoirs tout ça n'est pas
très spectaculaire, et quand ça doit l'être ça ne l'est pas car les effets
spéciaux assurent le minimum syndical. Enfin la fin est convenue et prévisible,
ce qui était prévisible si on avait le nez fin.
En dehors de cela comme pour Thor on passe un agréable moment donc pourquoi se
priver ?
Green Lantern
Comme Thor Green Lantern n'est pas le héros le plus sur le devant de la
scène en France. Le grand public l'aura peut-être croisé un dimanche matin dans
le dessin animé la Ligue des justiciers mais à cette heure là en général y'a
aussi la messe et téléfoot alors autant dire que ce n'est sans doute pas un
fleuron de l'audimat. Il arrive donc chez nous sous les traits de Ryan
Reynolds, qu'on a pu voir dans Wolverine
en tant que Deadpool ou dans Buried récemment. Oui il est surtout connu pour
être l'homme qui a divorcé de Scarlett Johansson...Eh ouais y'en a qui rêvent
de l'épouser et bein lui il a divorcé avec elle ! Serait-ce parce qu'il
est passé chez l'ennemi DC alors que la belle est la veuve noire de chez
Marvel...? Pour finir sur les remarques sur le bonhomme il fait parti de ces
personnes qui ont bossé chez les deux grands Marvel et DC, à l'instar de Vas-y
Creuse...non pardon Halle Berry plutôt, et de Bryan Singer (réalisateurs des 2
premiers X-Men, voir plus haut, et du dernier Superman en date). Le film est
réalisé par Martin Campbell, un homme capable du bon (Zorro) comme du moins bon
(Zorro 2). C'est surtout l'homme qui a ressuscité par 2 fois James Bond avec
Golden Eye et Casino
Royale. Une belle carte de visite donc mais aussi cartoonesque que puisse
l'être l'agent des services secrets de sa majesté est-ce que ce sera suffisant
pour se confronter à une adaptation de Comic ?
Les premières minutes sont très encourageantes : un découpage vif et
lisible caractérisant parfaitement le personnage de la lanterne : sans
peur. Et puis passée cette scène d'introduction le film devient un film de
super héros standard : découverte des pouvoirs, apprentissage de la vie de
héros, de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilité et enfin la
copine du héros manque de se faire tuer, la routine habituelle quoi.
Le film souffre grandement de ce manque d'imagination, et on aurait aimé un peu
plus de fantaisie. Il pêche donc plus par manque de qualité que par la présence
de gros défauts. Esthétiquement le choix de couleurs pourra en choquer certains
(les personnages verts et roses fluos piquent un peu les yeux), mais c'est
finalement proche des couleurs qu'on peut rencontrer dans les comics de la
belle époque. En ce sens il se rapproche du Hulk d'Ang Lee (sans les effets de
mise en scène en case de BD, inégalés à ce jour). Enfin le costume en images de
synthèses du héros ne passe pas si mal, mais ça reste un ajout finalement
anecdotique. Mention bien mais peut mieux faire !
Captain America
Oui Captain America ressemble à un film de propagande, oui c'est un film
patriotique...So what ? Vous vous attendiez à quoi avec un nom
pareil ? Si vous êtes sortis de la salle en vous disant surpris :
"oh, mais il est vraiment pro américain ce film", en ayant vu qu'il y avait
marqué "Captain America" sur l'affiche du film, c'est que vous ne devez pas
être bien malin. Mais résumer le film à ça serait trop limitatif car il est
loin d'être mauvais.
La reconstitution de l'époque, la psychologie du héros, le jeu des acteurs
(Chris Evans et Hugo Weaving en "tête" ahaha), tout ça fonctionne parfaitement.
Mais le manque de surprises, les scènes d'action convenues, le côté déjà-vu de
l'ensemble nous font regretter qu'il n'y en ait pas un peu plus. C'est
finalement un résultat auquel on pouvait s'attendre en voyant la filmographie
du réalisateur Joe Johnston, qui n'a jamais fait de bouse mais jamais de chef
d’œuvres non plus. Le héros est néanmoins bien lancé et on a hâte de le revoir
dans le futur "The Avengers". Un mot rapide sur la 3D : complétement
dispensable, peut-être un chouïa meilleure que sur Thor.
Conclusion
Vous avez du vous rendre compte que mon ressenti sur tous ces films étaient
mi figue mi raisin. Les raisons sont simples : ils se ressemblent quand
même beaucoup, on a déjà eu dans le passé des films de ce genre de grande
qualité (Spiderman, Ironman...), l'originalité manque cruellement et on sent
que la prise de risque est ultra limitée. Et la lassitude risque fort de nous
rattraper si les prochains films ne font pas des efforts dans ce
sens...S'ajoute à cela des effets visuels (CGI) qui font cheap alors que ces
films coûtent chers ! C'est à se demander si des progrès ont été fait en
la matière depuis 15 ans ! Messieurs DC et Marvel attention donc, à trop
vouloir tirer sur la corde il se pourrait qu'elle rompe un jour.
Pour finir sur une note plus positive en cadeau bonus la bande annonce de The
Avengers (réalisé par la papa de Buffy contre les vampires) et qui pour
l'instant envoie du bois. De toute manière une bande annonce avec une musique
de Nine Inch Nails ne peut déboucher que sur un bon film !
Extra Bonus pour vous mesdemoiselles ;-)
Précision technique : Thor et Captain America ont été vus en 3D au cinéma
avec des lunettes dites "passives"
Toutes les images viennent du site allociné, sauf la "marvelle" qui est copyright Jamiroquai.fr