Jamiroquai.fr mène une enquête furieuse sur la grande prédiction des 3 royaumes de Turin
Par CM3138-GANDI le vendredi 8 mai 2009, 13:04 - Cinéma - Lien permanent
Comme d'habitude une longue absence implique une longue série de critiques,
aussi faites le plein de vitamines car je vous embarque dans le long voyage
menant à la vérité cinéphilique !
L'enquête - The international
Clive Owen, qui a réellement percé pour nous depuis Sin City et
Shoot 'em up revient dans un film d'espionnage mais bien loin du style
James Bond, qu'il a paraît-il failli interprété même s'il le nie lui même, ou
Jason Bourne.
En effet L'enquête n'est pas à proprement parlé un film d'action (on compte une
seule scène de fusillade, plutôt efficace d'ailleurs, sur tout le film). Là où
L'enquête est prenant est dans cette tension permanente qui l'entoure, créée
par l'enjeu, les personnages et l'implication de ceux-ci dans celui-ci. En cela
il se rapproche des thrillers politiques des années 70. Le thème pourra
paraître d'actualité (The international est en fait une banque se livrant à du
trafic d'armes pour gonfler ses bénéfices), et peut-être facile mais la fin
nous fait intelligemment comprendre que le faible château de cartes sur lequel
est basé l'économie mondiale doit parfois passer outre notre bon sens moral
pour être conservé. Est-ce pour le bien de tous ou tout du moins d'une
majorité, c'est peut-être la question qui est ici posée.
Gran Torino
L'année 1930 nous a donné beaucoup de rudes gaillards. En connaissant
personnellement deux je peux vous dire que vous n'arriverez pas à suivre le
premier en vélo et que le deuxième vous humiliera sans forcer à wii fit. Clint
Eastwood est lui même né en mai 1930, et le bougre ne s'en laisse pas
compter !
Reprenant beaucoup au très beau (et triste) Million Dollar Baby dans le type de
personnages, la réalisation ou les sous-intrigues, Client s'avère ici encore
plus présent et plus impressionnant de charisme. Il capte immédiatement
l'attention même lorsqu'il affiche la plus grande volonté de s'effacer :
on appelle ça la classe, car même si on ne peut pas faire abstraction de son
aura ce n'est pas au détriment de l'histoire, celle d'un homme qui fait la
constatation que le monde autour de lui, le monde qu'il a en parti aidé à
construire, va mal. Et lui contrairement à beaucoup, décide de se bouger pour
l'améliorer. Certain de verront qu'un condensé des meilleurs épisodes de Walker
Texas Ranger, sans les High Kicks, mais ce que bois de l'est fait à merveille
et que le grand Chuck ne fait pas (ou de manière trop cartésienne) c'est de
dénoncer la bêtise humaine et là où elle vous mène.
Les trois royaumes
John Woo est de retour au pays ! Et il était temps ! Sa période
américaine ne nous laissera pas de grands souvenirs : un chasse à l'homme
frustrant, un Broken Arrow transparent, un Volte Face surestimé, un mauvais
MI2, un Windtalkers que personne n'est allé voir, et un Paycheck dont personne
ne semble être interessé, on ne peut pas dire qu'il ait fait des
flammes...Pourtant son statut de réalisateur culte ne semble pas égratigné, et
il remet encore aujourd'hui son statut en jeu avec les 3 royaumes, un des
films, si ce n'est le film le plus cher du cinéma chinois, enfin jusqu'au
prochain comme d'habitude...
Parlons tout de suite du gros point noir que même l'eau précieuse n'arrivera
pas à effacer : des deux films qui sortent sur le marché asiatique nous
n'en verrons qu'un, concaténation des deux autres dont au aurait tiré la
substantifique moelle. Donc voilà on prend encore le public européen pour des
idiots incapables de s'intéresser à des films s'étalant sur plus de 2h30 ou
sortant de la salle s'il n'y a pas de scène d'action toutes les 10 minutes.
Heureusement pour nous cette version concentrée a été supervisée par Woo et
montée par David Wu (pour comprendre l'importance de ce dernier allez écouter
l'excellent commentaire audio de Christophe Gans sur Crying Freeman). Sorti de
cette frustration on ne peut retenir qu'une chose : les 3 royaumes est un
très bon film. Reprenant les codes du genre (voir tigre et dragon, Hero and co)
tout en évitant ses égarements (la cité interdite), les 3 royaumes se
différencie de ces derniers sur le soin qu'il porte à la stratégie dans ces
énormes batailles épiques. Force des personnages, démesure visuelle (un peu
trop parfois, attention à l'excès de CG), intelligence du récit, le film
remporte de bout en bout notre adhésion. Les plus critiques se moqueront du
surlyrisme de certaines scènes ou de l'approche presque surnaturelle de
quelques passages, mais c'est vraiment cracher dans la soupe quand elle est
bonne...
Prédictions
Alex Proyas pourra paraître être un tricheur aux yeux de ses pairs car à ceux
du public il a été instantanément catalogué "culte". Donc forcément il est
attendu au tournant et cet ambitieux Prédictions ne fait pas exception. Et
franchement tout va bien jusqu'au 4/5 du film : le spectateur est
littéralement pris aux tripes, le rythme est haletant, on va de l'avant et
visuellement on a le droit à quelques scènes bien marquantes même si
imparfaites. Et là c'est le drame : le pot au rose est révélé, le Mac
Guffin est déchiqueté, le spectateur est sclérosé : aaaah nooon tout mais
pas ça !!! Appelez ça comme vous voulez (moi je dirais le syndrome Indy IV),
mais une telle conclusion est juste inadmissible, ça suffit, STOP ! Enfin
dernier point qui fache : l'allegretto de la 7e de beethoven est
systématiquement coupé avant d'atteindre son climax : c'est comme manger
un cône glacé sans trouver la partie avec plein de chocolat au bout :
c'est rageant !
Fast and Furious 4
Après une scène d'ouverture grandiose le film peine à rebondir et à nous offrir
les mêmes frissons, comme s'il ne se laissait jamais aller, et même si on ne
demande pas la lune à ce genre de film il n'y a ici clairement pas assez.
Ajoutons à cela que le doublage français est risible (Vin beugle bien mieux en
VO) et on ne peut être que déçu par ce qui semble être un téléfilm à gros
budget.