Jamiroquai.fr mène une enquête furieuse sur la grande prédiction des 3 royaumes de Turin

Comme d'habitude une longue absence implique une longue série de critiques, aussi faites le plein de vitamines car je vous embarque dans le long voyage menant à la vérité cinéphilique !

L'enquête

L'enquête - The international
Clive Owen, qui a réellement percé pour nous depuis Sin City et Shoot 'em up revient dans un film d'espionnage mais bien loin du style James Bond, qu'il a paraît-il failli interprété même s'il le nie lui même, ou Jason Bourne.
En effet L'enquête n'est pas à proprement parlé un film d'action (on compte une seule scène de fusillade, plutôt efficace d'ailleurs, sur tout le film). Là où L'enquête est prenant est dans cette tension permanente qui l'entoure, créée par l'enjeu, les personnages et l'implication de ceux-ci dans celui-ci. En cela il se rapproche des thrillers politiques des années 70. Le thème pourra paraître d'actualité (The international est en fait une banque se livrant à du trafic d'armes pour gonfler ses bénéfices), et peut-être facile mais la fin nous fait intelligemment comprendre que le faible château de cartes sur lequel est basé l'économie mondiale doit parfois passer outre notre bon sens moral pour être conservé. Est-ce pour le bien de tous ou tout du moins d'une majorité, c'est peut-être la question qui est ici posée.

Gran Torino

Gran Torino
L'année 1930 nous a donné beaucoup de rudes gaillards. En connaissant personnellement deux je peux vous dire que vous n'arriverez pas à suivre le premier en vélo et que le deuxième vous humiliera sans forcer à wii fit. Clint Eastwood est lui même né en mai 1930, et le bougre ne s'en laisse pas compter !
Reprenant beaucoup au très beau (et triste) Million Dollar Baby dans le type de personnages, la réalisation ou les sous-intrigues, Client s'avère ici encore plus présent et plus impressionnant de charisme. Il capte immédiatement l'attention même lorsqu'il affiche la plus grande volonté de s'effacer : on appelle ça la classe, car même si on ne peut pas faire abstraction de son aura ce n'est pas au détriment de l'histoire, celle d'un homme qui fait la constatation que le monde autour de lui, le monde qu'il a en parti aidé à construire, va mal. Et lui contrairement à beaucoup, décide de se bouger pour l'améliorer. Certain de verront qu'un condensé des meilleurs épisodes de Walker Texas Ranger, sans les High Kicks, mais ce que bois de l'est fait à merveille et que le grand Chuck ne fait pas (ou de manière trop cartésienne) c'est de dénoncer la bêtise humaine et là où elle vous mène.

les 3 royaumes

Les trois royaumes
John Woo est de retour au pays ! Et il était temps ! Sa période américaine ne nous laissera pas de grands souvenirs : un chasse à l'homme frustrant, un Broken Arrow transparent, un Volte Face surestimé, un mauvais MI2, un Windtalkers que personne n'est allé voir, et un Paycheck dont personne ne semble être interessé, on ne peut pas dire qu'il ait fait des flammes...Pourtant son statut de réalisateur culte ne semble pas égratigné, et il remet encore aujourd'hui son statut en jeu avec les 3 royaumes, un des films, si ce n'est le film le plus cher du cinéma chinois, enfin jusqu'au prochain comme d'habitude...
Parlons tout de suite du gros point noir que même l'eau précieuse n'arrivera pas à effacer : des deux films qui sortent sur le marché asiatique nous n'en verrons qu'un, concaténation des deux autres dont au aurait tiré la substantifique moelle. Donc voilà on prend encore le public européen pour des idiots incapables de s'intéresser à des films s'étalant sur plus de 2h30 ou sortant de la salle s'il n'y a pas de scène d'action toutes les 10 minutes. Heureusement pour nous cette version concentrée a été supervisée par Woo et montée par David Wu (pour comprendre l'importance de ce dernier allez écouter l'excellent commentaire audio de Christophe Gans sur Crying Freeman). Sorti de cette frustration on ne peut retenir qu'une chose : les 3 royaumes est un très bon film. Reprenant les codes du genre (voir tigre et dragon, Hero and co) tout en évitant ses égarements (la cité interdite), les 3 royaumes se différencie de ces derniers sur le soin qu'il porte à la stratégie dans ces énormes batailles épiques. Force des personnages, démesure visuelle (un peu trop parfois, attention à l'excès de CG), intelligence du récit, le film remporte de bout en bout notre adhésion. Les plus critiques se moqueront du surlyrisme de certaines scènes ou de l'approche presque surnaturelle de quelques passages, mais c'est vraiment cracher dans la soupe quand elle est bonne...

Predictions

Prédictions
Alex Proyas pourra paraître être un tricheur aux yeux de ses pairs car à ceux du public il a été instantanément catalogué "culte". Donc forcément il est attendu au tournant et cet ambitieux Prédictions ne fait pas exception. Et franchement tout va bien jusqu'au 4/5 du film : le spectateur est littéralement pris aux tripes, le rythme est haletant, on va de l'avant et visuellement on a le droit à quelques scènes bien marquantes même si imparfaites. Et là c'est le drame : le pot au rose est révélé, le Mac Guffin est déchiqueté, le spectateur est sclérosé : aaaah nooon tout mais pas ça !!! Appelez ça comme vous voulez (moi je dirais le syndrome Indy IV), mais une telle conclusion est juste inadmissible, ça suffit, STOP ! Enfin dernier point qui fache : l'allegretto de la 7e de beethoven est systématiquement coupé avant d'atteindre son climax : c'est comme manger un cône glacé sans trouver la partie avec plein de chocolat au bout : c'est rageant !

Fast and Furious 4

Fast and Furious 4
Après une scène d'ouverture grandiose le film peine à rebondir et à nous offrir les mêmes frissons, comme s'il ne se laissait jamais aller, et même si on ne demande pas la lune à ce genre de film il n'y a ici clairement pas assez. Ajoutons à cela que le doublage français est risible (Vin beugle bien mieux en VO) et on ne peut être que déçu par ce qui semble être un téléfilm à gros budget.